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Évry, dans l’histoire, c’est d’abord un petit village rural, en bord de Seine qui, à la veille de la guerre de 1914-1918, ne comptait que 1300 habitants, jouissant d’une vie paisible loin des fumées des usines corbeilloises, même si, pendant un temps, le grand agriculteur et industriel Decauville avait décidé d’installer ses ateliers au cœur de Petit-Bourg. La vocation de villégiature de ce terroir sur coteau avait attiré, dès le XVIème siècle, de nombreuses familles nobles et bourgeoises venues fuir à Évry l’agitation (déjà) de la vie parisienne.
Parmi les grandes personnalités qui ont marqué notre territoire, la Montespan, illustre favorite royale, fut propriétaire du château de Petit-Bourg où elle invita Louis XIV. Son fils, le duc d’Antin y reçut à son tour Louis XV et même le tsar de toutes les Russies, Pierre Ier le Grand. Plus tard, à la veille de la Révolution, la demeure échut à une princesse de sang royal, Louise-Bathilde de Bourbon, mère du duc d’Enghien. Au XIXème siècle, c’est le Marquis Aguado qui sera séduit tant par cette demeure que par la commune (il en deviendra le maire) et y invitera régulièrement le monde de la musique et de la danse de l’Opéra de Paris. Il attira même à Evry, alors “sur-Seine” le grand compositeur Rossini, dont on dit qu’il y aurait composé “Guillaume Tell”. Le libérateur du Chili, de l’Argentine et du Pérou, le général San Martin, résida quant à lui dans la maison de la Solitude du quartier de Grand Bourg pendant une quinzaine d’années. C’est dans ce même quartier que le Père Ratisbonne créa un établissement d’enseignement régi par la congrégation de Notre-Dame de Sion dont la réputation demeure encore aujourd’hui importante. De cette vie de château, il ne reste plus hélas que la propriété Bataille et le domaine de Beauvoir, les autres constructions ayant été détruites par les Allemands lors de leur retraite en 1944. Rappelons aussi à ce sujet, que c’est à Evry que furent arrêtés en novembre 1943 Joseph Epstein et Missak Manouchian, héros des FTP/MOI, et que le général américain Patton fit installer en août 1944 un pont de bateaux pour rallier la rive droite lors de la Libération. Quelle histoire !
Mais Évry, c’est aussi depuis maintenant près de 60 ans, la belle aventure de la ville nouvelle imaginée et concrétisée par Paul Delouvrier, dans le souci de soulager la ville-capitale d’un urbanisme dévorant. Chef-lieu de l’Essonne, nouveau département, dès 1964, la ville nouvelle d’Évry naît officiellement en mars 1975 avec l’inauguration de l’Agora, du Centre Commercial Régional d’Évry2 (devenu Le Spot depuis fin 2023) et l’émergence du quartier mythique des Pyramides. C’est aussi la naissance d’autres nouveaux quartiers : le Parc aux Lièvres, le Champtier du Coq, les Champs-Elysées, les Epinettes, les Aunettes…
Un nouveau centre-ville au début des années 1990 avec l’Hôtel de Ville et la Cathédrale de Mario Botta autour de la belle place minérale des Droits de l’Homme et du Citoyen. C’est l’arrivée d’entreprises prestigieuses, en particulier autour du Genopole, la naissance d’une Université riche aujourd’hui de 15 000 étudiants avec le potentiel des Grandes écoles. C’est un réseau de transports en site propre très novateur pour l’époque auquel s’ajoutent aujourd’hui de nouvelles lignes de transport collectif. C’est encore depuis 2016 l’alliance avec 23 communes de l’Essonne et de la Seine-et-Marne pour constituer une communauté d’agglomération de plus 350 000 habitants, Grand Paris Sud.
Quant à Courcouronnes, qui ne comptait guère plus de 200 habitants quand la ville nouvelle a commencé à voir le jour, ce n’était alors que le domaine des champs de blé et de betteraves et des grandes fermes à vocation d’élevage et de culture à l’image de la ferme du Bois Briard.
C’est enfin la fusion d’Évry avec Courcouronnes pour constituer une ville capitale de 70 000 habitants qui ne cesse de nous surprendre par ses innovations : la réhabilitation des Arènes, la transformation du Centre Commercial en Spot, la liaison avec Massy par le T12 et bientôt la réouverture du centre-ville sur l’extérieur. Ville verte par excellence, elle se veut attractive. A preuve, la récente labellisation de 15 bâtiments au titre de l’Architecture Contemporaine Remarquable”. Une véritable consécration !”