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Publié le 20 septembre 2022 à 12:26

Le Parc aux Lièvres, l’autre héros du film Athena

Alors que le film Athena réalisé par Romain Gavras et co-écrit par Ladj Ly (Les Misérables) sort, le 23 septembre, sur Netflix, c’est tout un quartier d’Évry-Courcouronnes qui se souvient de la formidable aventure vécue, à l’été 2021, lorsque l’équipe du film a investi le Parc aux Lièvres pour y tourner l’essentiel de ce long-métrage événement.

De hauts immeubles répartis autour d’une dalle, qui elle-même domine la rue en contrebas, le décor du film Athena est planté. La dalle du Parc aux Lièvres, telle un château fort des temps modernes est donc l’environnement principal du dernier long-métrage de Romain Gavras. Le réalisateur a profité du fait que le site était déjà vidé de la plupart de ses habitants pour y tourner son film. En effet, le quartier fait l’objet d’un important programme de rénovation urbaine qui comprend la démolition de la dalle et de plusieurs immeubles attenants, et dont les travaux démarrent en 2023.

 Interview de Romain Gavras, réalisateur du film Athena

Romain Gavras posing in Venice during the Venice Film Festival 79 in September 2022

 

« Il y a eu beaucoup d’amour derrière la caméra, même si devant la caméra on faisait la guerre. »

Pourquoi était-ce important d’organiser la première projection du film Athena en France à Évry-Courcouronnes ?

Romain Gavras : « Après Venise où a eu lieu la première projection internationale, c’était important pour nous de venir remercier les gens du quartier du parc aux Lièvres, d’Évry-Courcouronnes et de la Mairie, en faisant cette première projection en France.

L’équipe du film est restée plusieurs mois dans ce quartier d’Évry-Courcouronnes. Comment avez-vous été accueillis par les habitants ?

Romain Gavras : On est resté quatre ou cinq mois dans le quartier car il y a d’abord eu beaucoup de préparations avant le tournage qui s’est déroulé l’été 2021. On a répété pendant deux mois, tourné pendant 52 jours et on a beaucoup préparé le film avant les répétitions. En fait, on s’est installé dans le quartier environ d’avril à octobre. Ce n’est pas courant pour un tournage. Mais, j’aime beaucoup préparer mes tournages et ce film nécessitait, par sa grammaire visuelle, beaucoup de préparations parce que ce sont des longs plans très orchestrés. Il fallait aussi être sur place, pour être avec les habitants, expliquer à tout le monde ce qu’on allait faire et recruter un grand nombre de personnes dans le quartier pour de la figuration, des petits rôles, des personnes à la décoration, à la régie, à la sécurité et un peu partout. On a fait le casting sur place en même temps qu’on préparait le tournage. On a vraiment investi le quartier. Le local caméras était dans l’ancienne boulangerie, le local VFX (Ndlr : effets spéciaux) dans l’ancienne agence ANPE, on a investi le quartier un peu comme un studio de cinéma.

Est-ce qu’il y a un intérêt à travailler comme cela, dans la durée avec les habitants d’une ville et d’un quartier ?

Romain Gavras : Je pense que oui. D’abord, il faut le dire, quand on fait un tournage il y a beaucoup de nuisances. C’est éprouvant pour les gens qui habitent là donc il faut que tout le monde soit d’accord et main dans la main avec nous. C’était aussi important pour nous de travailler avec les personnes qui vivent ici. On avait vu pas mal de décors de cités vides en France, mais cela ne m’intéressait pas parce qu’il n’y avait aucune vie sur laquelle s’appuyer. Ce n’était vraiment pas l’idée pour ce film.

Vous semblez garder un excellent souvenir de ce tournage ?

Romain Gavras : Je garde un excellent souvenir, c’est vrai. Dabord, Monsieur le Maire a accepté qu’on tourne ici. Il faut le dire, c’est beaucoup plus facile de refuser un tournage comme celui-là, quand on reçoit le script qui peut être très « casse-gueule » pour une mairie et des élus. Accepter, c’était courageux. Et, je garde un très bon souvenir de l’aventure humaine qu’on a vécue avec les habitants et avec l’équipe du film. Derrière la caméra, entre l’équipe, les habitants, la Mairie, il y a eu beaucoup d’amour. On est restés très longtemps ensemble. Des liens d’amitié se sont créés avec certaines personnes. Donc je dirais qu’il y a eu beaucoup d’amour derrière la caméra, même si devant la caméra on faisait la guerre.

Est-ce que vous pensez avoir susciter des vocations pour les métiers du cinéma ?

Romain Gavras : Je le dis parfois un peu rigolant, mais c’est vrai que nous avons formé énormément de monde. À la fin du tournage, tout le monde était très éduqué à la manière de tourner un film, de la figuration aux régisseurs qui vont bloquer les accès au site de tournage, à toute l’infrastructure que peut représenter un tournage.

Était-ce le décor idéal pour le film Athena ?

Romain Gavras : C’était le décor idéal pour ce film, mais au-delà de cet aspect important,  il est assez rare qu’il y ait une expérience humaine aussi intense. Je sais que toute l’équipe va garder un excellent souvenir de ce tournage.

 

4 500 cachets d’acteurs et de figurants

C’est tout le quartier du Parc aux Lièvres qui s’est animé avec ce film. Certains jours, jusqu’à 400 acteurs, figurants et techniciens étaient présents. Le tournage s’est déroulé de juillet à septembre 2021, et c’est sans compter les répétitions, les repérages et autres préparatifs qui ont commencé dès le printemps. Pendant plusieurs mois, la dalle du Parc aux Lièvres a ainsi vécu à l’heure du cinéma. Les habitants du quartier et plus largement d’Évry-Courcouronnes ont été (très) nombreux à prendre part à l’aventure du film. Environ 4 500 cachets d’acteurs et de figurants ont été recrutés quasi-exclusivement dans la ville, via les Maisons de quartier notamment.

Derrière la caméra, aussi, les habitants ont été très impliqués. Il faut dire qu’il n’est pas si habituel d’investir, quotidiennement et pendant une période aussi longue, un quartier pour les besoins d’un tournage. En régie, à la sécurité, au décor, entre autres, les besoins étaient importants et la société de production (Iconoclast) a pu s’appuyer sur les ressources locales. Les habitants ont découvert de nombreux métiers et des vocations sont nées pour certains.

Des retombées positives sur l’économie locale

Le tournage du film Athena a également eu un impact positif sur le plan économique. Traiteur, boulangerie, pharmacie, chauffeurs VTC… Les retombées directes et indirectes sur l’économie locale sont nombreuses et parfois inattendues – estimées à près de 1,5 million d’euros.

Avant de connaître de grandes transformations, le quartier du Parc aux Lièvres a ainsi partagé une aventure unique. Un été 2021 qui restera dans la mémoire et l’histoire de ce quartier historique de la Ville nouvelle d’Évry. Pour le meilleur et, disons-le, parfois pour le « moins agréable » lorsqu’il s’agit des nuisances générées par le tournage. Ceux qui ont vu Athena mesurent l’ampleur de ce qui s’est joué sur cette dalle du Parc aux Lièvres.

Une projection privée pour remercier les habitants

Le Parc aux Lièvres, c’est un peu le héros discret d’Athena. Et, c’est sans doute la raison pour laquelle Romain Gavras et son équipe ont réservé la première projection du film en France aux Évry-Courcouronnais. Une projection privée qui s’est déroulée, le 6 septembre, au CGR, et à laquelle étaient conviés toutes celles et ceux qui ont contribué, de près ou de loin, au tournage du film. Une façon de remercier les habitants pour leur participation et leur accueil salué de tous.

L’équipe du film se souvient… Témoignages

Interviews réalisées lors de la projection privée du 6 septembre, à Évry-Courcouronnes

Ladj Ly, co-scénariste du film Athena
Dali Benssalah, comédien dans le rôle d’Abdel
Ouassini Embarek, comédien dans le rôle de Mokhtar
Alexis Manenti, comédien dans le rôle de Sébastien

Making of du film en réalité virtuelle

Réalisé par Florian Kuenemann du collectif BKE Coop

Diffusion en exclusivité à Évry-Courcouronnes à l’aide de casques VR (réalité virtuelle)

Installée sur le quartier du Parc aux Lièvres depuis quinze ans, la société de production BKE a obtenu un accès privilégié au tournage et propose aujourd’hui la découverte en exclusivité, à Évry-Courcouronnes, de son making of VR. D’une durée de 13 minutes, il emmène le spectateur à 360° au cœur du tournage. L’occasion de se plonger en immersion au milieu du plateau, pendant que se tournent quelques-unes des scènes les plus iconiques du film. Le making of vous propose également des témoignages de Romain Gavras, de son assistant-réalisateur et de nombreux habitants de la ville qui ont participé au tournage.

 

À la Micro-Folie (Centre commercial Evry2)

  • Avant-première

Vendredi 30 septembre, de 16h à 19h

 

  • Diffusion du making of en accès libre , sans réservation

Du 3 au 8 octobre, aux horaires d’ouverture

 

À bord du VR Bus piloté par BKE Coop et Culture 360

 

  • Devant la Maison de quartier des Champs Elysées (Place Troisdorf)

Mardi 4 octobre, de 16h30 à 18h30

 

  • Place des Droits de l’Homme et du Citoyen

Jeudi 6 octobre, de 12h à 14h

 

  • Devant la Maison des Services Publics Gisèle Halimi (rue George Sand)

Jeudi 6 octobre, de 16h30 à 18h30

 

  • Devant la Maison de quartier Evry-Village (place Général De Gaulle)

Vendredi 7 octobre, de 16h30 à 18h30

Photos du tournage, été 2021, quartier du Parc aux Lièvres

Copyright : Netflix