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Santé
Publié le 16 décembre 2022 à 12:51

Face à la pénurie de médecins généralistes, la Ville mobilisée

À ce jour, Évry-Courcouronnes compte 58 médecins généralistes pour 70.000 habitants contre 68 en 2021. Déjà bas, ce chiffre devrait diminuer dans les années, voire les mois à venir. 22 d’entre eux ont plus de 60 ans et 12 plus de 65 ans ! Même s’ils peuvent exercer au-delà de l’âge légal, beaucoup devraient prochainement partir à la retraite.

 

Secteur sous tension

Que peut faire la Ville face aux tensions attendues quant à la disponibilité de ces professionnels ? Rappelons tout d’abord que la santé n’est pas de la compétence des municipalités. Libérale, elle relève du choix des médecins eux-mêmes, qui décident ou non d’exercer sur notre territoire. La santé relève également de l’État, lequel accompagne financièrement leur installation dans les villes en tension avec l’aide d’organismes tels l’Agence régionale de santé (ARS) ou les Caisses Primaires d’Assurance Maladie (CPAM). Les professionnels de santé du territoire se sont par ailleurs regroupés en une Communauté Professionnelle de Santé (CPTS Centre Essonne) dont l’un des objectifs est d’améliorer l’accès aux soins. Pour assurer ses missions cette CPTS, dont Évry-Courcouronnes est adhérente, est soutenue par l’Assurance Maladie.

 

Politique d’attractivité

Bien que la santé ne soit pas de son ressort, l’Exécutif municipal se mobilise également pleinement. Outre la gestion du Centre Municipal de Santé des Épinettes (CMS), Évry-Courcouronnes dispose d’une direction de la santé, ce qui est rare pour une commune de cette taille. Celle-ci œuvre à la mise en place de programmes spécifiques pour prendre en charge certaines populations et prévenir certaines pathologies. Elle promeut également le territoire pour inciter les médecins à exercer dans les Maisons de Santé Pluridisciplinaires (MSP). Au-delà des MSP privées, la Ville est propriétaire de la MSP Simone Veil dans le quartier du Canal qui, heureusement, accueille le nombre maximum de praticiens grâce à des loyers très attractifs. C’est le fruit d’un investissement municipal de 2,5 millions €, réalisé il y a plusieurs années, alors que ce n’est nullement de la compétence de la ville mais bien celle de l’État.

Elle est par ailleurs très attentive à ce que tous les nouveaux projets immobiliers puissent intégrer des locaux pour de l’exercice coordonné de professionnels de santé et soutient ces initiatives. C’est le cas du « Village santé », qui va prochainement sortir de terre aux Aunettes, boulevard de l’Yerres, d’un projet en gestation d’un nouveau centre médical aux Pyramides, en face des bureaux de la CPAM, rue du Facteur Cheval ou au sein de la nouvelle résidence Pastré, au Village. En outre, la proximité du Centre Hospitalier Sud-Francilien (CHSF) ainsi que de deux cliniques (Mousseau et Essonne) permet de renforcer l’offre de consultation de ville et de soins non programmés.

Jusqu’à présent, cette politique volontariste est parvenue à maintenir la démographie médicale à un niveau satisfaisant. Le départ de médecins était, en effet, compensé par l’arrivée de nouveaux professionnels. Cinq médecins de moins de 40 ans ont rejoint notre territoire ces dernières années. Une politique saluée par la CPAM elle-même qui, dans un récent rapport, explique que « la démographie médicale d’Évry-Courcouronnes connait une évolution favorable entre 2018 et 2021 avec une hausse du nombre de Professionnels de santé – excepté les chirurgiens-dentistes – accompagnée d’un léger rajeunissement en âge. Évry-Courcouronnes est ainsi mieux dotée que les autres villes du département »

Selon le Zonage médical réalisé par l’Agence régionale de santé (ARS), en mars 2022, plus de 96,3% de la population francilienne vit dans un territoire insuffisamment doté en médecins généralistes, malgré des aides à l’installation et au maintien de professionnels. Ces aides sont déterminées suivant la qualification du territoire en Zone d’intervention prioritaire (Zip), là où la pénurie de médecins et les difficultés d’accès aux soins se font le plus ressentir, ou en Zone d’action complémentaire (Zac). A cette date, Évry-Courcouronnes était toujours considérée comme une Zac. La Ville comptait 9,1 médecins généralistes pour 10.000 habitants contre une moyenne de 8,6 pour le reste de la France.

Or, malgré tous ces dispositifs, les jeunes médecins sont de moins en moins nombreux à vouloir reprendre une activité en cabinet isolé alors que les plus de 60 ans représentent désormais près de 30% du nombre total de médecins généralistes dans notre ville contre 22% en 2016. L’arrivée de nouveaux professionnels n’est donc plus suffisante pour compenser les futurs départs. « Cette situation n’est pas propre à notre ville. En tant que 1èreadjointe chargée de la santé, la recherche de praticiens pour anticiper un déficit de professionnels est l’une de mes préoccupations quotidiennes », explique Danielle Valéro.

 

« Chasseurs de tête »

En outre, notre ville vient d’enregistrer le départ de trois professionnels du Centre Municipal de Santé (CMS) laissant les patients dans l’incompréhension et ajoutant aux tensions déjà perceptibles. La Ville entend pallier cette situation à la mesure de ses moyens alors qu’elle est soumise au plafonnement des rémunérations de la grille de la fonction publique contrairement aux opérateurs privés. Des médecins vacataires ont d’ores et déjà été recrutés pour des temps partiels de consultation. Une cabine de télémédecine a été installée au CMS avec un accompagnement du personnel pour une mise en relation avec des médecins via une téléconsultation. Surtout, elle vient de signer une convention avec deux cabinets de recrutement chargés de trouver des professionnels à temps plein pour travailler dans ce centre.

Grand Paris Sud – Seine-Essonne-Sénart from Grand Paris Sud on Vimeo.